poumon économique du Maroc
La forte concentration des activités industrielles dans la région du Grand Casablanca est une donnée historique et qui est fortement liée à sa situation géographique. Première région industrielle du royaume, Casablanca regroupe les principales activités du pays. Trois types d'industrie sont présents dans la région :• Les PMI non polluantes implantées à la périphérie des zones habitées ;• Les PMI peu polluantes pour lesquelles ont été aménagées des zones industrielles ;• Les industries polluantes, principalement des entreprises de grandes tailles, implantées à l'extérieur de la ville. Le rythme d'accroissement de la ville implique le redéploiement de ces entreprises vers des zones industrielles plus éloignées qu'il est important de commencer à aménager.
Son statut de capital économique est le fruit de plusieurs années de dynamisme commercial et industriel:1ere zone portuaire du Maroc avec 60% des échanges commerciaux du Maroc. 1er pôle industriel avec 38% des établissements industriels du pays, 50% de la valeur ajoutée, 48% des investissements. La région emploie et le chiffre est éloquent 46% de la population active du Maroc.1er place financière avec 30% du réseau bancaire et la totalité des sièges des banques et assurances. Elle permet à l’unique place financière de rayonner à travers le pays.
Casablanca est une région propice aux affaires et qui présente aujourd’hui un attrait naturel. Le dynamisme de Casablanca est également favorisé par un aéroport très actif et par un réseau routier et ferroviaire globalement d’un bon niveau et qui contribue à l’essor de la ville.
Casablanca enregistre aussi des performances correctes en matière d’éducation, d’enseignement et de couverture médicale…
Casablanca est une métropole ouverte sur le monde et moderne. Le défi est de faire de cette région un des premiers pôles touristiques du Royaume d’ici à 2012.
Casablanca (الدار البيضاء addar al-baïda en classique - dar beïda en marocain dialectal - littéralement « maison blanche ») est la plus grande ville du Maroc. Capitale économique du pays et première ville du Maghreb [1], elle est située sur la côte Atlantique à environ 80 km au sud de la capitale du pays, Rabat. Elle appartient à la région du Grand Casablanca qui, sur 1 615 km², regroupe également les villes de Mohammedia (120 000 hab.), Ain Harrouda, les deux provinces Mediouna et Nouasser et compte environ 5,6 millions d’habitants en 2005
Étymologie
Le nom de Casablanca, doit son appellation au fait que jadis, les marins espagnols qui longeaient cet endroit, l'identifiaient par une petite maison blanche juchée sur la colline d'Anfa,"La Casa Bianca". De fil en aiguille et avec les idiomes locaux, cela a fini par donner Casablanca.
Histoire
On retrouve le nom d'Anfa dans des textes du XIe siècle, faisant remonter ainsi sa fondation (par les Zénètes) à cette époque. Léon l'Africain la mentionne également comme une petite ville au XVe siècle. En représailles, les Portugais, à la fin du siècle, décident de l'attaquer, 50 navires et 10 000 hommes à la charge. Les habitants d'Anfa, n'étant pas en mesure de défendre la ville, la désertent définitivement pour Rabat et Salé. La ville sera détruite et restera inhabitée pendant trois siècles.
En 1770, le sultan Mohamed Ben Abdallah décide de reconstruire cette place pour la préserver d'un débarquement de Portugais qui venaient de perdre alors la ville de Mazagan (El Jadida). La ville est appelée Dar El Beida (maison blanche ou casa blanca en espagnol). D'emblée, le sultan la dote d'une mosquée, d'une medersa et d'un hammam.
À partir du XIXe siècle, la ville se développe grâce au boom de l'industrie du textile où Casablanca devient l'un des grands fournisseurs de laine. En 1860 il y avait 4 000 habitants pour 9 000 habitants à la fin des années 1880. La ville décide donc de se doter d'un port moderne, aidée par la France. La population sera en 1921 de 110 000 dû en grande partie aux bidonvilles.
En juin 1907, les Français développent le réseau ferroviaire près du port mais celle-ci passait à travers un cimetière, ce qui eu pour conséquence des émeutes entre les travailleurs français et les résidents. La France envoie des troupes pour rétablir l'ordre et prend le contrôle de la ville et commence le processus de colonisation. Durant les années 1940 et les années 1950, de nombreux émeutes anti-occupation ont lieu dont un attentat au marché central de Casablanca le jour de Noël 1953 (18 morts).
Entre-temps, elle fut un port stratégique durant la Seconde Guerre mondiale pendant laquelle elle accueillit la conférence de Casablanca (sommet anglo-américain de 1943).
Le 2 mars 1956, la France reconnut l'indépendance du Maroc, la ville développe alors le tourisme et devient le pôle économique du pays (bien que Rabat reste la capitale).
Le 16 mai 2003, la ville est touchée par une série d'attentats tuant 33 personnes et en blessant une centaine d'autres, attentats qui eurent un lien avec Al-Qaida.
Géographie et urbanisation
Casablanca a l'apparence d'une ville américaine et le centre ville est dominé par les deux tours du Casablanca Twin Center de 115 m de hauteur chacune. La côte de Casablanca (la corniche) a été remaniée en 2002 pour la mettre davantage en valeur et mieux en harmonie avec l'aspect moderne d'une grande ville.
Démographie
Prés de 25% de la population casablancaise est âgée de moins de 15 ans, c’est dire le vivier de jeune au service de la métropole.
La population de la Région du Grand Casablanca se situe à environ 3,6 millions d’habitants en 2002. Le recensement de 2004 devrait permettre de connaître avec exactitude l’état de l’évolution de cette population. En l’espace de 30 ans, elle a doublé et représente actuellement 11% de la population totale du pays et plus du 1/5 de la population totale urbaine du Maroc.Le taux d’accroissement démographique est passé de 3,4% entre 1971 et 1982 à 2% entre 1982 et 1994 et se situe à 1% actuellement. Prés de ¼ de cette population a moins de 15 ans et 7,4% sont âgées de 60 ans et plus.
Économie
Casablanca est la capitale économique du Maroc qui emploie à elle seule 46% de la population active du pays. Véritable poumon économique, elle est le premier pôle industriel, première place financière et première zone portuaire. En effet la région contribue à 54% de la production industrielle du pays. Son port est l'un des plus grands d'Afrique et son aéroport concentre 55% du trafic aérien du Maroc.
Transport
La ville est contournée par un périphérique qui comporte douze portes (bab sultan, bab nouasser, bab marrakech, bab tanger, bab des nations, bab elharoudda, bab jerma, bab la corniche, bab mediouna, bab franca, bab mohammed 5 et bab el maghreb) ainsi que par trois rocades (rocade est, ouest et ain haroudda). Le transport collectif ne représente que 14% en 2004 contre 18% en 1976, cette baisse est imputée aux autorités locale qui n'ont aucune politique en ce sens. Le plan Casa 2010 a programmé un réseau de transport de masse comprenant une ligne de métro, trois lignes de tramway et une ligne de RER. Ce réseau pourrait voir le jour en 2015 ou 2020.
Casablanca est desservie par Al Bidaoui réseau express régional ferroviaire (RER) comprenant sept stations dont deux nouvelles inaugurées début juillet 2006. Le Plan de Déplacement Urbain finalisé en 2006 prévoit dans le cadre du projet CASA 2010 notamment la construction de 3 lignes de tramway et 1 ligne de métro.
Casablanca est desservie par l'aéroport le plus important du Maroc et du Magrheb, l'aéroport international Mohamed V - Nouasser, situé à près de 30 km du centre-ville. Desservi par 45 compagnies aériennes et relié à 70 destinations internationales, l'aéroport a vu transiter plus de 5 millions de passagers en 2006. Un nouvel aérogare en construction permettra de porter la capacité de l'aéroport à 10 millions de passagers au courant 2007.
Une infrastructure appropriée
Le développement économique et industriel dans la Région du Grand Casablanca est fortement conditionné par l'existence d'infrastructures nécessaires à l'implantation des projets. A ce niveau, Casablanca est dotée de toutes les infrastructures dignes de son statut de capitale économique.
Clubs de football
Wydad de Casablanca (en couleur rouge), en abrégé WAC (champion du Maroc pour la saison 2006 et 16 fois)
Raja de Casablanca (en couleur verte), en abrégé RCA (vainqueur de la Ligue des champions Arabes pour la saison 2006)
L'emblème du RCA est l'aigle. Son public vient des quartiers populaires de Casablanca. L'emblème du WAC est l'oie. Son public vient des quartiers chics de Casablanca en y ajoutant l'ancienne médina et le centre ville.
Ces deux clubs ont toujours produit les meilleurs joueurs de l'équipe nationale (Dolmy, Zaki, Bouderbala, Haddaoui, Naybet, Bassir, dawdi…).
Une rivalité féroce est à noter entre les supporters du WAC et du RCA. Les matchs de derby sont généralement des journées exceptionnelles à Casablanca étant donné le fait que le stade principal (complexe Mohamed-V) se trouve en plein centre ville. Cette rivalité engendre des provocations ce qui entraînent des actes de violences entre les supporters des deux clubs. Lors de matchs régionaux, des rixes éclatent dans la rue entre les plus fervent supporters de chacun des deux groupes.
Divers
La grande mosquée Hassan-II y a été construite entre 1986 et 1993. Il s'agit - après La Mecque - de la deuxième mosquée la plus grande au monde, et le plus grand minaret au monde (200 m).
Le Megarama, complexe de cinéma situé dans le quartier d'Ain Diab, c'est l'un des plus grands cinémas d'Afrique et du monde, avec 15 salles de cinéma.
Le quartier d'Anfa quartier important et luxueux qui abrite la bourgeoisie d'affaires marocaine. Il est a coté du grand quartier de Californie à Casablanca aussi, ainsi que de souissi et Hay Riad a Rabat, et de la palmeraie de Marrakech l'un des plus importants quartiers bourgeois du Maroc voir d'Afrique.
La ville contient aussi un centre jumeau de Casablanca qui est un complexe de deux gratte-ciel géantes situés à Casablanca. Les deux structures, la tour occidentale et la tour est ont 28 planchers chacun.
Casablanca, métropole économique
1ere zone portuaire avec 60% des échanges commerciaux 1er pôle industriel avec 38% des établissements industriels, 50% de la valeur ajoutée, 48% des investissements. La région emploie 46% de la population active du Maroc. 1ère place financière avec 30% du réseau bancaire. Casablanca est sans doute aujourd’hui la métropole par excellence du Maroc. Elle impulse une dynamique économique à l’ensemble du pays. Casablanca et sa région présente un attrait indéniable pour les investisseurs en offrant des infrastructures aux standards internationaux. C’est une ville à vocation industrielle, mais également touristique et qui plus est ouverte sur le monde. Elle concentre une grande partie des sièges de multinationales. Casablanca est et restera la locomotive du Maroc. L’ensemble des projets de développement d’ailleurs contribue à maintenir son statut de métropole moderne et dynamique
Les grands styles
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Les années 20
Style original, caractéristiques des premières années du Protectorat L'image d'une "Ville nouvelle" que véhiculent pionniers et colons du début du siècle, attire à Casablanca de nombreux architectes aux origines les plus diverses. Aux débuts des années 20, on compte 3 fois plus d'architectes à Casablanca qu'à Tunis. D'une manière générale, quelque soit la démarche qu'ils décident d'adopter, tous vont être largement influencés par l'art et artisanat marocain. La modernité architecturale à laquelle ils se sont tous adonnés, va être contrebalancée par l'emploi d'ornementations traditionnelles. L'utilisation des arts décoratifs marocains va se combiner aux motifs Art Nouveau et Art déco donnant ainsi naissance à un style original, caractéristiques des premières années du Protectorat.
Dès lors, le pluralisme décoratif des façades des grands immeubles qui voient le jour en centre ville est la règle : les ornementations faites d'angelots, de corbeilles de fruits, ou de têtes de lions se mélangent harmonieusement aux frises en zellige, en stuc ou aux balcons en bois de cèdre comme en témoignent l'hôtel Excelsior, l'immeuble-passage du Glaoui, ou encore les bâtiments administratifs du centre ville.
Les grandes villas coloniales, elles, balancent entre l'hôtel particulier parisien et celle de la côte d'azur avec leurs terrasses et leurs vérandas. Mais celles qui retiennent l'attention des critiques, et que l'on verra régulièrement citées dans les magazines d'architecture, sont les villas néo-marocaines, comme la villa el Mokri aujourd'hui démolie, aux éléments décoratifs marocains et à l'agencement rappelant les hôtels particuliers parisiens.
L'arrivée d'une nouvelle génération d'architectes, à la fin des années 20, formés à de nouveaux principes, va entraîner l'abandon progressif de l'utilisation des décors appliqués.
Les années 30 :
Avec les années 30, l'heure est au dépouillement : confort et modernité sont les maître mots de la création architecturale balayant ainsi le style néo-mauresque et sa profusion ornementale.La nouvelle génération d'architectes qui débarquent à Casablanca, à la fin des années 20, n'a qu'une obsession : mettre en pratique les théories modernes apprises sur les bancs de l'Ecole des Beaux Arts de Paris.Dès lors, le travail sur les volumes remplace celui sur les décors qui laissent la place aux balcons, aux bow-window faisant gagner de l'espace ; les façades des immeubles, qui ne cessent de prendre de la hauteur, se dénudent. Les immeubles de luxe, ou ceux de production courante, tiennent compte du souci de confort qui anime la bourgeoisie casablancaise et tous sont équipés d'ascenseurs, d'incinérateurs à ordures, de garages et les appartements de salle de bain. Véritables oeuvres d'art, les immeubles de luxe du centre ville vont être baptisés du nom de leur commanditaire, faisant ainsi référence de monuments dans cette "ville nouvelle". Mais ce sont dans les villas que les architectes laissent aller toute leur ingéniosité où ils y expérimentent les dernières découvertes en matière d'habitation et de confort.Fortement impressionnés par la profusion des constructions, les critiques internationaux s'accorderont tous à décrire Casablanca comme la capitale de l'architecture moderne.
Immeuble Levy BendayonLa construction de cet immeuble en 1928 par l'architecte Marius Boyer, inaugure le mouvement moderne qui caractérisera les années 30. Perçu comme une tendance forte de l'architecture moderne casablancaise, il reprend le concept du building.
Les années 50
Les années 50 marquent une ère de prospérité économique qui va fortement influer sur la production architecturale de l'époque. Trouvant écho dans la nouvelle génération d'architectes, les choix de la bourgeoisie casablancaise, fortement imprégnée de culture américaine, portent sur des villas aux accents californiens. De style ultra-moderne, les villas des années 50 sont avant tout marquées par la personnalité de leurs architectes.Oeuvres personnelles, elles étonnent par la hardiesse des leurs lignes, et par l'innovation architecturale dont elles font preuve. Mais cette liberté de ton ne fait pas l'unanimité, et les différences de style vont accompagner les différences de classe : si le style ultra-moderne séduit les classes très aisées, la petite bourgeoisie se fait construire, dans les quartiers du CIL, des villas au style métissé reprenant les grandes lignes de l'architecture méridionale.
Mais les années 50 vont avant tout être profondément marquées par l'invention de "l'habitat pour le plus grand nombre" mis en place par Ecochard et son équipe en 1950. Le développement des programmes publics de logement donne ainsi naissance à de grands ensembles d'habitations bon marché destinés aux musulmans, aux israélites, et aux européens. Ainsi, par exemple, la cité d'habitation des carrières centrales devait permettre de résorber les bidonvilles tout en offrant aux musulmans des habitations respectant les habitudes traditionnelles ; la cité d'el Hank, prévue pour reloger les 18 000 israélites de l'ancienne médina, ou encore la cité de Bournazel (1954) destinée à une clientèle européenne très modeste.Parallèlement, la multiplication des loisirs de masse entraîne le développement des clubs privés sur la corniche, la construction de nouvelles salles de cinéma, comme le Lutetia en 1950 ou encore le développement des stations services et garages, dont le garage Volvo en 1950 constitue un exemple architectural étonnant.La culture architecturale des années 50 se poursuivra après l'Indépendance jusque dans les années 80, où on verra l'irruption des thèmes post-modernes.
Villa Sami SuissaPremière construction du genre, la villa construite par Jean François Zevaco en 1947, a inauguré le style ultra moderne caractéristique des années d'après guerre. Jugée révolutionnaire, la villa, maintes fois citée dans les revues internationales d'architecture, est aujourd'hui devenue l'un des emblèmes de la ville.
Aérographe de Tit MellilNul mieux que ce monument illustre la liberté de création dont on fait preuve les architectes d'après guerre. Construit en 1953 par Jean François Zevaco, l'aérogare, avec sa structure en béton brut associé à ses murs blancs, rompt avec la tradition architecturale des édifices publics construits jusqu'alors.
Immeuble LibertéAvec ses 17 étages, l'immeuble Liberté, construit en 1949 par Léonard Morandi, était considéré comme "la première expérience africaine à grande hauteur pour immeuble à appartements". Situé sur le boulevard Zerktouni, il est aujourd'hui l'un des symboles de la ville.
Les plans d'urbanisme
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Le plan Ecochard
"Si l'on en juge par ses ambitions, son aspect social et sa vision globaliste des problèmes, le plan Écochard était un chef-d'oeuvre." M'hamed Dryef, Wali du Grand Casablanca, Édification d'un État moderne. Il faudra attendre l'après-guerre pour que soit tentée une entreprise urbanistique significative et régulatrice de l'urbanisation pléthorique de Casablanca. Les administrateurs du Protectorat font appel à un homme, qui, dès sa venue va bouleverser les idées reçues sur la ville. M. Écochard débarque à Casablanca en 1945, empreint des recommandations de la Charte d'Athènes et du courant progressiste de l'urbanisme... Il la quittera en 1953, alors qu'il n'a pas fini sa tâche, tout en ayant pris la peine de lui consacrer un livre, un rapport entrepris comme roman d'une ville... A Casablanca, on n'a pas pardonné à l'urbaniste une vision globale, prospectrice (en d'autres termes, poétique) de l'espace urbain qui allait à l'encontre des intérêts d'un lobby tout puissant, celui des spéculateurs immobiliers. Et c'est ce qui précipitera le départ d'Écochard.Écochard propose un plan d'aménagement qui doit tenir compte de la croissance désordonnée de la ville ainsi que du cours général de l'urbanisation au Maroc. Priorité est donnée d'abord aux villes moyennes et aux agglomérations rurales dans l'aménagement du territoire, afin de réguler l'exode rural tout en limitant la migration vers Casablanca. Concernant Casablanca, le plan Écochard prévoit l'extension de la ville sur l'axe Casablanca-Mohammedia (comme "combinat"), pour former à l'avenir un ensemble urbain, relié par un tissu industriel. La séparation des zones d'habitat selon l'ordre spatial n'étant plus de mise, d'autant que le mouvement d'indépendance nationale était bien déclenché, il s'agit désormais d'attirer l'élite indigène au mode de vie représenté par la villa et l'appartement. Concernant l'habitat marocain, une trame 8 x 8 mètres fut proposée comme base d'un bâti évolutif à partir d'une cellule (deux pièces/cuisine/W-C. + cour) : la "trame Écochard" est d'autant plus novatrice qu'elle concerne l'immeuble aussi bien que le bidonville. Posée à grande échelle, cette trame réduit les coûts financiers, mais le montage financier (semi-public) de l'opération n'a pas pu être mené à bien.
Le travail entrepris à Casablanca par Écochard s'inscrit dans une certaine conception de l'urbanisme, de type évolutionniste, éminemment liée au concept de modernisation, en ce sens qu'il se veut immédiatement (et pour longtemps) opérationnel dans les villes du Tiers Monde. Comment ? En assurant bien-sûr des équipements urbains, mais plus particulièrement les équipements infrastructurels. Travailler à une trame d'équipements de la cité, quelle que soit son étape de croissance, cela reste l'aspect majeur de l'approche d'Écochard. Dans ce que proposait Écochard pour Casablanca, il y a une éthique générale et généreuse et une pratique technocratique agressive. Entre les deux, le pont était trop faible pour consacrer à terme le plan d'Écochard. D'autant que l'urbaniste, dans le cadre de ses responsabilités, était en train d'opérer une mise à niveau entre urbanisme et aménagement du territoire. Pour le comprendre, il faut saisir l'importance que l'urbaniste donnait à la planification des voies de circulation. D'où l'effet retour de ce couplage serré et à très haute échelle entre urbanisme et planification du territoire ; l'"urbanité" casablancaise, avec son caractère pléthorique (exprimé bien avant l'action de Prost), s'est traduite par un espace urbain éclaté. L'ayant néanmoins prévisualisé, Écochard se risque à "penser" la fragmentation de l'espace, pour mieux l'organiser et en prévenir les problèmes dans le scénario d'une ville coloniale. D'où "l'idée directrice" de son plan d'urbanisme : l'application du zonage. Et encore une fois, ici Écochard n'a fait qu'enrichir la conception prédéfinie par son prédécesseur. Mais il faut reconnaître que sur le terrain, l'application du zonage et la définition de l'autoroute urbaine segmentent un espace urbain déjà passablement dispersé. La tendance ségrégative (ou spécialisée) de l'habitat demeure malgré tout dans l'urbanisme d'Écochard, même si parallèlement il y a une avancée certaine de l'habitat social. Pour nous, la déficience tient à l'ambiguïté pour l'urbaniste de penser la ville coloniale, en l'orientant dans le même temps à partir d'une culture nationale et d'une modernisation socio-politique.
Contrairement au Casablanca de Prost, celui d'Écochard est ancré dans la durée, même si celle-ci s'inscrit dans une représentation du temps exogène et progressiste. Cette conception originale, ambitieuse de la polis du XXème siècle conçue pour une ville de développement colonial (dont on suppose implicitement la croissante forte et soutenue) allait être combattue par ceux même qui avait appelé l'urbaniste au chantier. Les raisons de l'échec sont riches d'enseignements, confrontées au projet urbanistique en lui-même; les politiques urbaines qui en découlent, peuvent-elles se substituer à la politique globale, contrer la logique spéculative sur le foncier, et cadrer des pratiques urbaines "spontanées"?
Par la suite, Écochard a systématisé cet urbanisme dans une réflexion globale sur les villes du Sud. Immédiatement après Casablanca, on le retrouvera à l'oeuvre à Karachi. S'il a, dans une certaine mesure, échoué au sein de l'administration coloniale, il a en tous cas soulevé un problème toujours d'actualité en matière de politiques urbaines au Maroc ; celui de l'habitat du plus grand nombre.
Le Plan Pinseau
Au mois de juillet de l’année 1981, il est fait appel à l'architecte parisien Michel Pinseau pour la réalisation d'un schéma directeur susceptible de jeter les grandes lignes du "nouvel urbanisme". Dès 1981, Casablanca est divisée administrativement en cinq grandes préfectures (Ben M'sik-Sidi Othman, Aïn Chock-Hay Hassani, Casablanca-Anfa, Aïn Sebaa-Hay Mohammadi et Mohammedia Zenata), et à partir de 1984, la ville est contrôlée au niveau urbanistique par un centre de contrôle et de décision, l'Agence Urbaine de Casablanca. Le pari est ambitieux : créer une émulation entre les différentes préfectures pour une meilleure gestion urbaine et dans le même temps contrôler de manière la plus absolue possible le développement urbain grâce à la "structure d'orchestration" de l'Agence urbaine. Le but ultime de cette restructuration casablancaise est de donner une nouvelle image de la ville, conforme à celle de l'ordre politique marocain.
Le schéma directeur proposé par l'équipe Pinseau est un document présentant les grandes options du développement urbain valables pour une période de vingt ans. 98 000 hectares ont été retenus pour la croissance de la ville, selon le schéma linéaire précédemment défini par Écochard. Les points les plus importants de ce document sont l'extension urbaine vers Mohammedia (plutôt que vers El Jadida), l'amélioration des transports, la répartition des équipements centraux (universités, hôpitaux), enfin la mise en place d'un outil de gestion et de contrôle du développement urbain.
Dans le cadre du rapport justificatif du schéma directeur de Casablanca, l'identification des problèmes urbains est tout à fait convaincante. Il est constaté tout d'abord l'insuffisance des équipements urbains. Le retard des équipements viaires (principalement travaux de voiries et réseaux d'assainissement) par rapport à l'extension du périmètre urbain se traduit par un déficit foncier. La pénurie de terrains équipés se traduit en outre par une densification progressive de l'espace urbain. Or cette densification profite essentiellement aux principaux producteurs du logement : propriétaires fonciers, lotisseurs et collectivité publique. La production insuffisante de logements et l'inadaptation du mode de financement pour l'accès au logement figurent également parmi les constats relevés dans le rapport justificatif. Au niveau des activités urbaines, le schéma directeur constate la déficience des transports publics. Avec une voiture pour 20 habitants et un autobus pour 4 000 habitants, l'automobile et l'autobus assurent chacun 17 % de la mobilité totale. Et 75 % des déplacements ont pour motifs le travail ou l'école. Près de 50 % des déplacements scolaires et 25 % des déplacements vers les lieux de travail sont piétonniers. C'est pourquoi les recommandations du schéma directeur prévoient à moyen terme la construction d'un métro léger, une solution appropriée pour une ville qui comptera 4 millions d'habitants en 2000. Pour ce qui est des documents d'urbanisme, le rapport constate leurs "obsolescence" et "incohérence", d'où la nécessité de réunifier la réglementation urbaine avec les bons offices de l'Agence Urbaine.
Enfin, concernant le problème foncier, aspect central de l'urbanisation casablancaise, il est envisagé la création d'une Agence Foncière couplée à l'Agence Urbaine. A ce propos, il faut rappeler que le schéma directeur avait programmé l'équipement de 12 000 hectares de 1982 à 2000, dont 4000 hectares pour la période 1982-1990. Or il nous faut préciser que l'Agence Foncière en question n'a jamais vu le jour, sa mission ayant été finalement raccordée à celle de l'Agence Urbaine. Or, en 1990, l'Agence Urbaine n'avait pu urbaniser qu'un millier d'hectares sur les 4000 recommandés par le schéma directeur. La faillite dans le domaine foncier est manifeste. Aussi lorsque des techniciens de l'agence tentent de réfléchir sur les moyens d'atteindre les objectifs fixés par le schéma directeur, ils aboutissent à un constat gênant: les moyens d'appropriation publique du sol (spécialement le droit de préemption) ne sont pas efficacement soutenus juridiquement. Bien que prévue à cet effet, une loi n'a toujours pas vu le jour. De l'aveu même de ses principaux responsables, l'agence, pourtant puissante, se cantonne dans une attitude passive face à la spéculation. Car en ce domaine, l'Agence Urbaine (qui joue le rôle d'Agence Foncière) n'a pas réelle autorité en la matière. Au cours de son existence, elle n'a eu recours que deux fois seulement à la déclaration d'utilité publique: la première fois pour la réalisation d'une grande avenue devant relier la grande mosquée de Casablanca au quartier des affaires, une seconde fois pour dégager un site de recasement à l'extérieur de l'agglomération casablancaise (Sud-Est de Dar Bouazza). Mais en réalité ces deux procédures d'expropriation n'ont pu avoir lieu qu'en raison du caractère (par excellence) transcendantal de l'entreprise : l'édification d'un des plus grands lieux de culte du monde musulman.
La donnée foncière est structurellement inscrite dans l'urbanisation casablancaise. Et la non-ingérence de l'État dans le marché foncier est lourde de conséquences pour ce qui est d'une politique de l'habitat à moyen et long terme. La crise urbaine risque d'être prolongée, du fait même des options de l'État en matière d'urbanisme : changer l'image de la mégalopole, sans maîtrise réelle du sol. En résumant, les Grands Travaux de Casablanca ont été menés jusqu'ici en trois temps ; édification des nouvelles préfectures, puis vastes opérations de recasement bidonvillois, et, pour couronner la ville, construction de la grande mosquée. Dans ces trois chantiers, on peut voir s'esquisser la nouvelle image (volontairement spectaculaire) que le pouvoir entend donner à l'urbanisation casablancaise.
Le Plan Prost
Ce plan devait obéir au principe que Lyautey recommandait sur la question des villes au Maroc : fort de son expérience algérienne, d'un sens esthétique marqué par l'exotisme orientaliste et de la nécessité impérieuse d'administrer efficacement les villes marocaines, il tenait fermement à maintenir une ségrégation des types d'habitat, de manière à ce que coexiste au sein d'une même ville, deux cités, l'européenne et l'indigène. Ce principe lyauteyen, selon lequel il fallait faire évoluer de manière duale deux sociétés culturelles, s'argumentait de facto par un respect de la culture autochtone. Il trouvait également une solide argumentation dans le courant culturaliste de l'urbanisme. Mais le fameux respect, invoqué dans la conjoncture du moment colonial, avait une valeur démonstrative incontestable; l'action poursuivie devait aboutir à transformer l'élite traditionnelle en l'attirant autrement que par la répression à la civilisation du "progrès". En un sens cela réussit, mais la réaction attendue fut tout à fait différente de celle escomptée; au lieu d'être subjugués, les Marocains étaient révoltés, et allaient lancer le mouvement de lutte national qui, à l'instar du fait colonial, partait de la ville. Néanmoins, ce principe d'urbanisme colonial au Maroc impliquait une stratégie géo-culturelle de première importance.
Prost appliqua la consigne de la "séparation complète des agglomérations européenne et indigène" dans son plan, mais dans sa réalisation n'y réussit pas. Il décida de fixer définitivement l'emplacement des zones d'activités et de résidence : le commerce et l'industrie allaient avoir leurs quartiers implantés à l'est tandis que les quartiers résidentiels seraient localisés à l'ouest. Entre les deux pôles de la cité moderne devaient se situer les zones d'habitat de la population musulmane. Comme la médina ancienne était déjà saturée, des quartiers extra-muros s'étendaient vers l'ouest en même temps que l'axe de la route de Marrakech était occupé par une quantité de commerces et d'ateliers d'artisanat. En 1917, Prost envisageait de construire une nouvelle médina (medina jadida) proche du palais dont le roi projetait la proche construction. L'emplacement de cet ensemble est un vaste terrain privé dont la cession allait accélérer l'édification de cette partie de la ville. Mais, hormis le quartier du roi (derb sidna), l'aménagement de la ville a surtout concerné les quartiers d'habitat européen. D'un point de vue d'ensemble, le plan Prost projetait l'aménagement d'une ville sur un domaine de 1000 hectares, prévu pour une population de 150 000 habitants. Ce qui avait paru hors de proportion en 1914-1918, allait bientôt s'avérer insuffisant ; dès 1921, Casablanca atteignait une population globale de 97 000 habitants dont 62 000 Marocains.
En 1923, Prost quitte le Maroc. Ses options resteront pour autant valables du point de vue du Service de l'Urbanisme. Mais sur le terrain casablancais, la conjoncture de l'entre- deux guerres marquée par la crise économique de 1929, et le déferlement des petits paysans vers la ville, rendront rapidement caduques les prévisions de Prost. Au niveau des extensions prévues par le plan Prost, rien n'aura été respecté : la spéculation sur les terrains gèle l'espace intermédiaire entre des lotissements situés en bordure de mer et l'intérieur des terres. Il s'en suit alors une dispersion des lotissements privés. D'où un accroissement démesuré et chaotique de la ville.
L'entre-deux guerres voit s'amplifier la tendance à l'exode rural, couplé, jusqu'en 1936, principalement à la colonisation agraire (menée de manière extensive) et à la construction des villes nouvelles ; les petits propriétaires terriens voient leur terres expropriées, rassemblées et constituées en vastes domaines qui transforment une agriculture de subsistance en instrument de production à grande échelle. S'ils ne se convertissent pas en ouvriers ruraux ou au métayage, ils émigrent massivement en ville où l'édification de quartiers européens nécessite une main-d'oeuvre abondante et bon marché. D'où l'emplacement des bidonvilles "spontanés" qui se situent en général près des lieux nouvellement construits. Condamnés par la loi (dahir du 8 juillet 1938) les grands bidonvilles, tels ceux de Ben M'sik ou Carrières Centrales, sont issus de déplacements puis regroupements des petites zones d'habitat précaire; pis encore, ces grands ensembles de bidonvilles sont eux mêmes déplacés par les autorités publiques, suivant que la ville s'étend (Karyan Ben M'sik quatre fois jusqu'à l'Indépendance) ou se densifie (Karyan Centra quatre fois également). Ainsi, par exemple, le premier emplacement du bidonville de Ben M'sik se trouvait dans les années 20 en lieu et place du quartier des Habous.
De 1936 à 1952 le mouvement vers la ville prend encore plus d'importance, en raison des années de sécheresse (1936, 1937, 1939 et 1945) et de la reprise de l'investissement urbain après la seconde guerre mondiale. Que reste-t-il du plan Prost ? "Sa marque ne s'étend guère au-delà du périmètre 1920 d'une ville qui depuis a multiplié par 6 sa population..."
L’aspect urbain de Casablanca
Haut lieu de l'architecture moderne, Casablanca a été le théâtre d'un foisonnement architectural sans précédent dans l'histoire du 20e siècle. Dès le débarquement français en 1907, Casablanca prend les allures d'un immense chantier où sont expérimentées toutes les techniques de l'architecture moderne. Louée par la propagande coloniale française comme une "Ville nouvelle", elle attire pionniers et bâtisseurs enivrés par l'effervescence commerciale et immobilière. La liberté, que ce nouvel eldorado suppose va entraîner des constructions d'une modernité saisissante qui seront reprises par la suite en métropole.
Devenue très vite une référence en terme d'aménagement urbain, la ville, choisie pour devenir la vitrine de l'empire français en Afrique du Nord, prend très vite des allures grandioses de capitale: grands magasins, immeubles aux équipements luxueux, grands boulevards, seront régulièrement cités ou exposés dans les congrès d'architecture.Différents styles se côtoient : celui néomauresque des débuts du Protectorat, où se mêlent harmonieusement motifs Art nouveau, Art déco et motifs traditionnels marocains, laisse la place, dès les années 30 et 40, à une esthétique plus dépouillée. Les années 50 sont, elles, fortement marquées par la culture américaine, et les grandes villas qui voient le jour ne sont pas sans rappeler celles de Los Angeles.
Cette diversité des styles n'est pas sans évoquer le grand nombre d'architectes aux origines les plus diverses qui ont construit à Casablanca : d'Henri Prost, Grand Prix de Rome, chargé de dessiner le premier plan d'urbanisme, à ceux exerçant aujourd'hui, tous se sont entachés à faire de Casablanca, le temple de l'architecture moderne
Mosquée Hassan II
La mosquée Hassan II est située à Casablanca (Maroc). Sa construction a débuté le 12 juillet 1986 et son inauguration a eu lieu le 30 août 1993.Le parvis de la mosquée peut accueillir 80 000 fidèles et la salle de prières 25.000 fidèles.
C'est la deuxième plus grande mosquée au monde, après celle de La Mecque.
Elle a été financée par une contribution imposée aux marocains par un prélèvement autoritaire sur les rémunérations des salariés et des fonctionnaires, ce financement fut présenté comme "volontaire"[réf. nécessaire].
Construite sur la mer, celle-ci possède un minaret de 200 mètres de haut, ce qui en fait l'édifice religieux le plus haut du monde. Des artisans recrutés dans toutes les villes du royaume avaient sculpté 53 000 m² de bois et peint plus de 10 000 m² de zellige (céramiques) pour la mosquée Hassan II.
La stabilité des ouvrages de protection à la mer, s'est avérée insuffisante d'important travaux de confortement de l'endiguement sont en cours depuis octobre 2006.
Un toit ouvrant de grande dimension, permet selon le vœu d'Hassan II de relier cet édifice à l'air qui est un des trois éléments bénéfique à la vie, avec la terre et l'eau.
Conçue par l'architecte Michel Pinseau, elle a été édifiée par le groupe français Bouygues, la maîtrise d'ouvrage étant assurée par sa filiale marocaine l'entreprise Bymaro.
Anfa
Dominant Casablanca à l'ouest, la colline d'Anfa avec ses larges avenues fleuries et ses jardins verdoyants, constitue une illustration de l'architecture de 1930 à nos jours. La variété des grandes villas qui s'étagent au-dessus des piscines et cafés de la Corniche, donne au quartier un accent californien.
Mais le nom d'Anfa s'est fait connaître du monde entier par les célèbres rencontres qui s'y déroulèrent. C'est à l'hôtel d'Anfa, aujourd'hui démoli, qu'en janvier 1943 eut lieu l'entrevue historique entre Roosevelt et Churchill, désignée comme la Conférence d'Anfa. Les deux hommes y fixèrent les modalités concernant le débarquement des alliées en Normandie en 1944. Informés de l'événement, les Allemands se laissèrent abuser par la traduction littérale de Casablanca et ne purent empêcher la rencontre qui devait, selon eux, se dérouler à la "Maison Blanche" à Washington !
La place des nations
Création urbaine majeure du 20e siècle, Casablanca a été le lieu d'expérimentation de l'architecture moderne. Dès la signature du traité du protectorat en 1912, des architectes originaires de France, de Tunisie, de Grèce y affluèrent, motivés par la fièvre immobilière qui a embrasé la ville dans les années 20 et 30.Encouragés par la politique colonialiste, ces architectes ont édifié des immeubles d'habitations combinant les grands principes d'une architecture moderne à la tradition architecturale marocaine. Les façades des immeubles d'habitations construits dans les années 30 sont ainsi richement décorées de coupoles, de colonnes, de balcons en bois de cèdre, de zelliges et de stucs. Ces éléments se mélangent harmonieusement à ceux empruntés au style Art nouveau et Arts déco. Les édifices du centre ville, de l'actuelle place des Nations Unies, ceux du boulevard Mohammed V ou encore ceux de l'ancien quartier européen Mers Sultan constituent un patrimoine architectural unique, qui malheureusement, face à l'absence de programme de réhabilitation, tombe en désuétude.
L’hôtel de ville.
« Al baladiya » ou « Al magana lakbira », c’est comme ça que les bidaouisse convenaient à appeler le siège actuel de la Wilaya de la Région du Grand Casablanca.L’édifice est l’un parmi les plus beaux et anciens bâtiments administratifs qu’abrite actuellement Casablanca. Elevé à côté du palais de justice, l’hôtel des postes, et l’hôtel du commandement militaire, il constitue avec eux la place administrative de la ville, qui fût construite sous l’impulsion du général Lyautey pendant le protectorat Français.Inauguré en 1937, l’hôtel de la ville fut esquissé dans un premier temps par Henri Prost en 1914, remodelé par Joseph Marrast, puis confié à Marius Boyer, à l’issue d’un concours en 1937.De l’intérieur comme de l’extérieur, le monument est un véritable chef-d’œuvre architectural, un mélange harmonieux de cultures ; le thème vénitien de Prost et Marrast étire le bâtiment en profondeur autour d’une courbe unique et l’ouvre par des arcades plus amples. Pour le campanile, il puise son inspiration dans les tours des palais communaux Toscans, alors que Prost évoque la tour Hassan de Rabat. La thématique de Boyer est plus nettement marocaine dans ces grandes lignes comme le montre l’évolution de la façade principale. Le portique au niveau de la place est constitué de colonnes architravées. Au niveau supérieur, Boyer dispose trois doubles fenêtres sculptées. L’ensemble des trois patios qui s’élèvent sur deux niveaux, est le véritable centre d’un bâtiment en définitive très aéré, en dépit de l’image de fermeture qui l’offre à l’extérieur. De part et d’autre de l’escalier principal s’opposent les deux fêtes du Moussem et de L’Houache, grandes compositions peintes par Jacques Majorelle.
Boulevard Mohammed V
Sur plus de deux kilomètres, cette artère commerçante rassemble les plus beaux immeubles de la ville, construits pour la plupart dans les années 30. La rencontre des motifs des arts décoratifs marocains et des configurations Arts déco a produit des décors de façades originaux où les éléments ornés viennent agrémenter les façades blanches et nues caractéristiques de l'époque.
Place Mohammed V et ses abords
A la place de France, rebaptisée place des Nations-Unies, destinée aux activités commerciales, fait pièce la place Administrative, l'actuelle place Mohammed V, aménagée au début des années 20. Entourée de bâtiments de style néo-mauresque, cette place institutionnelle qui symbolisait le pouvoir colonial, reste le centre de représentation officielle de l'actuelle région du Grand Casablanca. Dans le prolongement de la place, l'avenue Hassan II est bordée d'immeuble années 30 et rassemble les principaux sièges d'assurances et de banques.
Le quartier du Parc
Le quartier du Parc, archipel de verdure et de calme, situé à proximité du centre ville, a été relativement préservé. Dans la rue d'Alger, la rue du Parc, et le boulevard Moulay Youssef, bordés de magnifiques palmiers, on peut encore contempler quelques magnifiques villas Art nouveau ou Art déco des années 30, même si la plupart ont laissé la place à des immeubles de construction récente. Certains bâtiments rappellent l'esthétique de la place Administrative, avec les tuiles vertes comme l'Agence Urbaine de Casablanca ou l'école des Beaux Arts située à proximité.
L'ancienne Médina
Détruite en partie lors du tremblement de terre de 1755, la vieille ville musulmane, située à proximité de la côte, renferme les monuments les plus anciens de la ville. Le quartier des consulats où s'implantèrent les grandes puissances étrangères, au coeur de la médina, vit affluer dès le 19e siècle de nombreux Européens attirés par l'essor commercial que connaissait la ville. Les franciscains espagnols y édifièrent une église, rue de Tanger, en 1891.
ArchitectureElle n'a pas cette empreinte propre à l'architecture arabo-musulmane qui caractérise toutes les anciennes médinas marocaines, mais une architecture de style colonial avec de grandes fenêtres, de hauts plafonds et des balcons avec des appuis en fer forgé.
Jamaâ ChleuhConstruite en 1317 de l'Hégire (1899-1900) par Mohamed Sanhaji, originaire du Sous. Le nom même de l'édifice et celui de son fondateur rappellent la présence dans le quartier des descendants des Haha qui avaient été installés par Sidi Mohamed ben Abdellah dans la ville reconstruite (après sa destruction par les portugais) pour lui servir de garnison.
Koubba de Sidi BelyoutEdifiée à la fin du siècle dernier au nord de l'ancienne médina, la koubba du marabout de Sidi Belyout, saint protecteur de la ville, domine un petit cimetière. Dégoûté par la médiocrité des hommes, Sidi Belyout se serait crevé les yeux et serait allé finir ses jours en ermite dans la forêt, parmi les bêtes sauvages. Les fauves auraient gardé sa dépouille jusqu'à son ensevelissement. Aussi, on le surnomma Abou Louyout (père des lions). A côté du sanctuaire, coule une fontaine chargée de sortilèges : selon la légende, quiconque boit de son eau revient un jour à Casablanca.
Sanctuaire de Sidi KairouaniA côté de la rue de Tnaker, le sanctuaire abrite la sépulture du premier patron de la ville, Sidi Allal el-Kairouani, et la tombe de sa fille, Lalla Beïda. La légende remonte au XIVe siècle : Sidi Allal el-Kairouani serait parti de Kairouan en bateau pour rejoindre le Sénégal, mais son navire s'échoua au large de Casablanca. Il aurait été recueilli par des pêcheurs de la ville. A la mort de sa femme, il demanda à sa fille unique de le rejoindre. A son tour, elle fit naufrage et se noya. Sidi Allal l'enterra face à la mer et demanda à être enseveli près d'elle. Le sanctuaire aurait pris le nom de Maison la Blanche en hommage à Lalla Beïda, réputée pour la blancheur de sa peau.
Le mellahl'ancien quartier juif, situé du coté opposé au rivage, n'était pas aussi strictement limité qu'il ne l'était dans la plupart des villes marocaines. Le quartier fut détruit en partie dans les années 30 lors de l'aménagement de la place de France, actuelle place des Nations-Unies, mais une synagogue fut construite en 1938, rue de la Mission.
La "Squala"En face du port de pêche. La Squala, bastion fortifié du XVIIIème siècle. Pointe ses vieux canons vers la mer. Il s'agit d'un des rares vestiges du royaume de Sidi Ben Abdallah. Reconstruite par ce dernier en 1769 pour compléter le dispositif défensif atlantique, la sqala est un bastion fortifié. La plate forme, que l'on peut visiter, offre une vue panoramique sur l'océan atlantique.<<>>, écrit Jean-Luc Pierre dans son ouvrage "Casablanca et la France, XIXe-XXe siècle".